mercredi 25 octobre 2017

Le bilinguisme chez mes enfants

Nous sommes en Suisse alémanique depuis maintenant 1 an (le 24 octobre!) et je m'étonne tous les jours des progrès de mes loulous en suisse-allemand. 

Emmy n'a maintenant plus aucune difficulté à se faire comprendre de ses camarades et elle est capable d'exprimer ses besoins, envies. Evidemment elle manque encore de vocabulaire mais elle a appris si vite... C'est vraiment impressionnant (et énervant) pour nous, adulte. 
La coupure des 5 semaines de vacances d'été, passées en France, sans un mot de suisse, lui a fait beaucoup de bien. Cela a permis aux acquis de cette nouvelle langue de "mûrir" et se renforcer. 
Elle a aussi très bien intégré que le suisse-allemand n'est pas "l'allemand-pur" et qu'elle devra l'apprendre dès l'année prochaine (pour la lecture/écriture). Elle est très curieuse de nouveaux mots et passe beaucoup de temps avec son papa à lire des imagiers et des livres en allemand et/ou suisse-allemand.


Ethan de son côté comprend les gens qui lui parlent en suisse-allemand. Il a très vite acquis le vocabulaire de base : ja, nein, da ("là") et arrive toujours à se faire comprendre d'une manière ou d'une autre. Récemment son vocabulaire s'est enrichi et j'ai l'impression que l'on est passé à une phase "parole" après une phase "d'écoute" : "pipi machen", "k(rr)ommt (à la suisse)... Il n'est à la crèche que depuis 6 mois et seulement 2,5 jours par semaine donc je trouve qu'il progresse plutôt vite!
Par ailleurs son meilleur copain à la crèche est italien : Ethan lui parle donc en français, écoute les réponses de son copain en italien pendant que les animatrices leur parlent en suisse-allemand : aucun problème! 

Je me pose évidemment beaucoup de questions autour de l'acquisition de cette nouvelle langue. On m'avait dit "en six mois ils savent se débrouiller". Et c'est vrai, au bout de 6 mois Emmy s'en sortait déjà plutôt bien. En revanche je n'avais pas réalisé quels efforts cela demandait aux enfants. Alors qu'Emmy ne va à l'école que le matin ici, elle est épuisée par la concentration que cela exige pour écouter et comprendre ses camarades, la maîtresse, tout ce qui se passe autour d'elle.

Je me pose aussi beaucoup de questions par rapport à la langue française, leur langue maternelle : est-ce qu'ils vont la perdre, à quel point? Moi qui adore la lecture et qui a déjà toute une bibliothèque prête pour le jour où ils sauront lire, je me demande si ils aimeront lire en français et si ils ne préféreront pas lire en allemand...
  
Pour tenter de répondre à certaines de ces questions on m'a conseillé ce livre : "Guide à l'usage des parents d'enfants bilingues" de Barbara Abdelilah-Bauer. 


Le livre donne des conseils sur le bilinguisme en s'appuyant sur les dernières recherches et de nombreux témoignages. Toutes les situations sont analysées : couple mixte, expatriation, apprentissage précoce. 

Grâce à ce livre j’ai appris plusieurs choses:
- D'abord, à l'instar de l’acquisition de la langue maternelle, l’enfant qui apprend une seconde langue commence par un premier palier, assez lent, où il apprend une cinquantaine de mots. Il y a ensuite une «explosion lexicale» où l’enfant apprend de nouveaux mots tous les jours.
- Il existe des bilingues actifs mais aussi des bilingues « passifs » (dans les familles mixtes où le parent veut transmettre sa langue, non-utilisée dans le pays) : les enfants élevés avec une seconde langue peuvent ne pas prononcer un mot dans cette langue pendant des années (mais ils comprennent très bien ce qu’on leur dit), jusqu’à en avoir vraiment besoin, seul et en dehors de la famille.
- Il faut entre 1 à 2 ans pour que l’enfant soit tout à fait à l’aise pour communiquer (Emmy par exemple est en train d'atteindre ce niveau) et entre 3 à 5 ans pour que des enfants qui n’avaient qu’une seule langue maternelle acquiert le même niveau dans une seconde langue quand ils vivent dans un nouveau pays (et qu’ils sont confrontés à cette langue à l’école).
- Enfin, et ça me touche vis à vis du français et de mes origines, c’est la langue de l’école et surtout du jeu qui devient la «langue majoritaire» et la seconde langue, pourtant langue maternelle chez nous, devient la «langue faible».

Évidemment chaque situation est personnelle. Chez nous le français est très présent car nous parlons tous français à la maison, nous voyons très régulièrement la famille car nous sommes proches de la France et il y a toute une communauté française à Zurich. 

Du coup je suis vraiment curieuse de voir comment cette question des langue va évoluer!

mercredi 18 octobre 2017

La Suisse par les livres

Pour continuer dans notre découverte de la Suisse, j'ai acheté quelques livres pour toute la famille : 

- "Histoires et légendes de Suisse" des éditions Auzou.



C'est un très beau livre qui comprend 15 histoires légendaires de la Suisse.



Les illustrations sont très différentes selon les histoires car 9 illustrateurs ont participé à cet album.





Avant chaque partie, une page d'explication sur le canton d'où vient la légende.


- "Les animaux de Suisse" des éditions Auzou encore.



Je connaissais déjà cette collection et je l'aime beaucoup : de vraies photos, très belles, et un court texte explicatif.


Ce livre plaît beaucoup à Ethan mais toute la famille a eu des surprises en découvrant certains animaux!


- "Hoi! Et après... Manuel de survie en suisse allemand" de Sergio J. Lievano et Nicole Egger .




Alors que le Suisse-allemand est connu comme une langue qui s'écrit, on peut trouver quelques rares livres d'introduction à la langue. Celui-ci est le plus complet que j'ai trouvé. La comparaison avec "l'allemand pur" est très utile et les explications historiques, culturelles rendent le livre sympa!

J'ai trouvé les 2 premiers livres seulement sur un site suisse : Vaud Famille. Le dernier en revanche se trouve facilement sur Amazon.

mardi 10 octobre 2017

Quelques particularités de l'école suisse

  • Pour l'apprentissage :
Le Kindergarten fonctionne beaucoup avec la "pédagogie par le jeu", très en vogue chez les Allemands. Dans cette pédagogie on favorise l'utilisation de jeux de réflexion et de logique pour permettre l’acquisition des savoirs.

Cette pédagogie a l'avantage :

• de motiver l'enfant car le jeu est un plaisir 

• d'exercer certaines compétences (langage, réflexion, actions) de façon "détournée"
• de permettre d’impliquer l'élève en tant qu'acteur
• de faire participer tous les élèves, quelque soit leur caractère ou leur niveau
• d'effacer l’erreur et l’échec
• de développer le respect des règles et le respect mutuel
• de développer la collaboration entre les élèves 
• de socialiser les plus jeunes.

Plus tard, en primaire, Emmy n'apprendra pas à écrire en minuscule cursive. Ici les élèves écrivent tous en lettres bâton, sans interligne et carreaux sur leur feuille. Ils rétrécissent d'eux-mêmes la taille de leurs lettres, petit à petit.


Exemple d'écriture d'un élève suisse de 8 ans


Les cahiers "allemands"



  • Dans l'autonomie :

À la cantine les élèves se débrouillent entièrement seul dès la première année (à 4 ans donc). Ils doivent aller chercher les plats près de la cuisine, se servent ensuite seuls dans les plats posés au centre de la table, ils s'occupent du pot à eau et débarrassent en triant ce qui va à la poubelle, au compost, au lavage. 

Il n'y a ni pain, ni dessert sucré.
Ils se brossent les dents après chaque repas.

Les enfants reçoivent la visite de la police dès le premier mois de la première année pour apprendre à traverser seul la rue et pouvoir ensuite venir seul à l'école. Ils reçoivent en cadeau un CD avec les chansons explicatives et un baudrier réfléchissant.


Pour le sport les élèves doivent avoir une tenue complète (vêtements et chaussures) de rechange. Dès 4 ans il se change seul après le cours de sport. 

  • La symbolique du changement de classe :
En 1ère année de Kindergarten, Emmy était un "Rauppli", une chenille. À la fin de l'année tous les parents ont été conviés à une fête où les enfants sont devenus symboliquement des papillons en passant dans un tunnel et en recevant des compliments. La 2ème année de Kindergarten est donc celle des "Schmetterling", les papillons, qui doivent montrer l'exemple et aider les "Raupppli".





Jeden Tag bin ich überrascht über die Unterschiede zwischen den französischen und der Schweizer Schule. Am Anfang sind die Kinder freier und rühiger : sie spielen, sie entdecken, sie profitieren von ihrer Kindheit. Später ist es komplizierter, weil es im Alter mit 12 Jahren eine sorgfältige Auswahl gibt. Viele Eltern sind gestressed bei diese Prüfung. 

mercredi 4 octobre 2017

Le jour où je suis devenue prof de français

Ça y est, 10 mois après notre installation en Suisse j'ai trouvé et commencé un nouveau boulot : prof de français!

Pour l'instant je donne juste quelques heures à 2 groupes d'une douzaine d'enfants francophones (dont l'un des parents parlent français à la maison) mais qui sont dans le système suisse. Ils ne savent donc ni lire ni écrire en français, ont un vocabulaire plus limité et viennent avec moi pour ne pas perdre la culture française.


Bricolage réalisé pendant une séance

Les enfants ont 8-9 ans et je dois avouer que je m'éclate! J'ai une totale liberté pédagogique et je prends plaisir à créer de A à Z mes séquences, en mêlant littérature jeunesse, thème filé et souvent un petit bricolage. J'ai beaucoup d'idées et j'aimerais les voir plus qu'une seule fois par semaine pour faire plus de choses avec eux!

Parallèlement à ça je continue à étudier pour passe le DAEFLE à la fin de l'année (diplôme pour enseigner le français comme langue étrangère) et je bosse toujours sur mon allemand. Bref, je ne m'ennuie pas!

Also, ich bin jetzt eine Französischlehrerin. Es ist gerade ein gute Nachricht, weil ich endlich etwas nur für mich mache. Es ist wirklich schwierig für mich, eine Stubenmutter zu sein.